Histoire du Thoulak

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L'histoire du Thoulak est l'une des plus riches des États simlandais. Cette ancienne colonie russe a connu de multiples régimes, de multiples dirigeants, et grand nombre de figues historiques ; ce qui a formé sa culture locale aujourd'hui si forte.

Histoire pré-coloniale

Culture indigène

Les premiers habitants arrivent dans la région durant l'âge de pierre en provence d'Asie centrale et orientale. C'est à cette période que le climat commence à se réchauffer et que les habitants doivent passer de la chasse aux mammouths à l'élevage du renne et établissent des campements sédentaires dans les Rocheuses. Les restes de nombreux anciens camps ont été retrouvés.

La région reste dans l'âge de pierre jusqu'au début du XVIIè siècle, lors de l'arrivée des premiers colons russes. Des traces de culture kalioukte ont été retrouvées, permettant d'identifier une civilisation relativement avancée qui maîtrisait la poterie et basait son organisation sociale sur la religion des likoianes, sorte de chamanes. Ces peuples avaient des relations avec les Tchouktches et les Evènes voisins. Leurs langues étaient apparentées aux dialectes paléosibériens tels que le tchouktche, l'alutor ou le koryak.

La culture mayenne s'est aussi étendue jusque le Nord-Est de la région au Haut Moyen-Âge. Les tribus locales ont entretenu le commerce avec l'Empire nordique.

La découverte

Béring pénètre le Nord simlandais jusqu'en Alaska
Les premiers Occidentaux à approcher le Thoulak furent des cosaques russes lancés par les tsars à la conquête de la steppe sibérienne. Vers le milieu du XVIIè siècle, ils explorent la Sibérie extrême-orientale jusqu'aux monts de la Kolyma et abordent les montagnes rocheuses, sans toutefois ni s'implanter réellement ni franchir la chaîne montagneuse.

En 1735, Vitus Béring entame une expédition pour découvrir le passage terrestre du Nord-Est vers les Amériques. Il franchit le premier les Rocheuses et pénètre jusqu'à l'actuelle Alaska, démontrant qu'Asie et Amérique étaient reliées par le continent simlandais. Béring meurt en 1741 et fonde Snèg, lançant ainsi la colonisation du Thoulak.

Guberniya de Thoulak et colonisation

Peuplement et développement aux XVIIIe-XIXe siècles

Trappeurs thoulakiens
Les onze survivants de l'expédition de Béring restèrent absolument coupés du monde jusqu'en 1753. En 1754, écoutant le récit de leurs découvertes, la tsarine Elizabeth se rendit compte de l'opportunité que présentait ce territoire riche, fertile et au climat doux (en comparaison avec le reste de la Sibérie orientale) dans le projet d'expansion vers l'Est. Le Thoulak devint ainsi un lieu d'exil politique, où on donnait aux condamnés une chance de mener une seconde vie tant qu'ils se tenaient à l'écart du centre du pouvoir.

Mais plus que par des exilés politiques, c'est principalement de trappeurs qu'accueillit d'abord le Thoulak. Cherchant les fourrures vers l'Est, ils créèrent des comptoirs dans les Rocheuses et prirent contact avec les autochtones. La richesse en fourrures des forêts thoulakiennes (notamment la zibeline, le renard) accrurent rapidement la population russe, qui se regroupa autour du réservoir Tulsk et développa plusieurs villages : Tulsk, Verkhovsk, Votkinsk. Les possessions russes sur le continent simlandais comprenaient alors toute la partie Nord et allaient jusque l'Alaska russe.

Les colons entrèrent en contact avec les indigènes et firent la traite des fourrures avec eux. En échange d'un tribut de fourrures au Tsar, le yasak, les indigènes étaient protégés contre les tribues hostiles et les autres puissances coloniales. La stabilité de la région reposait sur un petit effectif de cosaques (une quinzaine) établis dans un fort de Snèg qui s'occupaient de police comme de défense, et d'exploration du continent et de négociation avec les indigènes.

Portrait du comte Tchouvlavov
Au début du XIXè siècle, la colonie prit de l'importance et une guberniya fut mise en place, avec à sa tête un gubernator (gouverneur) : le comte Feodor Tchouvlavov. Cette réorganisation administrative montre l'intérêt croissant du pouvoir tsariste pour la colonie lointaine : soucieuse de s'implanter sur le continent simlandais et a fortiori américain, il développe pour la première fois une réelle politique coloniale. La famille Tchouvavlov gouverna le Thoulak jusqu'à la chute du régime impérial, et est aujourd'hui fortement associée au pouvoir monarchique archaïque et aboli.

Le nom de Thoulak apparaît alors pour désigner la colonie : il dérive probablement de la ville de Tulsk (en russe Тулск). La première traduction du lieu en français sera « Thoulie » ; ainsi les archives françaises ont longtemps mentionné la « province de Thoulie ». L'étymologie même de Tulsk est incertaine ; on pense que le nom peut dériver de ту́ловище (touloviche, le tronc).

Nikolaï Rezanov, colonisateur par ailleurs de l'Alaska russe, porta un vif intérêt aux colonies simlandaises. La Compagnie russo-simlandaise fut formée en 1780 avec le financement de Catherine la Grande pour mener la traite de la fourrure (avec l'obligation de verser un tiers des bénéfices à Saint-Pétersbourg). La charte octroyée par Catherine, d'une durée de 20 ans renouvelables, accordait le monopole du commerce à la compagnie sur toute les possessions russes sur le continent simlandais, jusqu'à ce qui est aujourd'hui Mirren. Une seconde charte en 1821, étendit la concession plus à l'Est jusqu'à la frontière alaskane.

L'occupation franco-britannique de 1854-56

Ostrog du fort de Snèg
La guerre de Crimée qui se déroulait alors en Europe et qui voyait s'affronter la France et le Royaume-Uni contre la Russie eut aussi des répercussions sur la politique coloniale simlandaise. Les deux belligérants qui possédaient des colonies voisines lancèrent une expédition pour prendre le contrôle d'une des plus riches colonies russes de l'Est. Le siège de Tulsk commença le 4 avril 1854 et prit fin le 7 mai : les troupes anglo-françaises victorieuses entrèrent dans la colonie, s'assurant le contrôle de tout le Nord russe du continent simlandais jusqu'à Kodiak, en Alaska.

L'occupation étrangère marqua profondément les Thoulakiens qui n'avaient jusqu'alors jamais été confrontés à la guerre, marquant pour la première fois l'affirmation d'un sentiment national. La famille Tchouvavlov fut bien traitée par l'occupant ce qui fut perçu par les colons comme une forme de traîtrise. La résistance de cette époque se manifesta par une lenteur excessive, voire des actes de sabotage, qui entreront plus tard dans la légende et seront loués par le régime communiste comme «l'expression de la volonté populaire et anti-impérialiste».

La révolution industrielle

La révolution industrielle marqua le début d'une véritable expansion économique dans la région : la petite colonie exportatrice de fourrure devint une région prospère grâce à la découverte sur son sol de gisements d'or. Des milliers d'immigrants s'installèrent pour travailler dans les exploitations d'État. De nombreuses villes se développèrent ainsi dans les montagnes à l'écart du centre urbain de Tulsk.

L'expansion démographique et la présence de matières premières permit l'industrialisation de la colonie, quoique très légère. La première usine ouvrit à Tulsk en 1893. Quelques autres s'implantèrent autour du réservoir.

Cependant, l'isolement du Thoulak (il n'était pas accessible par voie ferroviaire comme les villes de Sibérie) et la distance par rapport à la capitale empêchèrent un développement trop important. Bien qu'interdit en théorie, le commerce avec les colonies voisines prospéra clandestinement.

A la fin du XIXe siècle vit un flux massif d'exilés politiques, principalement d'intellectuels et de nobles décembristes. Prenant la direction des villes, ils transformèrent les centres urbains pour y apporter la culture et l'architecture européennes, contribuant à la richesse patrimoniale et architecturale de la région. Des katorgas (camps de travail) permettent la conduite de travaux par les déportés condamnés les plus durement.

La République populaire de Thoulak (1905-1907)

Contexte

Révolutionnaires à Khrystofgrad
Au début du XXe siècle, les tensions sociales au Thoulak sont vives comme dans le reste de l'Empire. Les revendications sociales des classes inférieures sont ignorées du patronat et de l'aristocratie, et paysans et ouvriers vivent dans des conditions sociales misérables — inférieures en Russie à celles des autres États industrialisés, et inférieure au Thoulak lui-même à celles de la Russie européenne. La première grève de l'histoire du Thoulak a lieu le 22 octobre 1902 dans une usine de Verkhovsk et est violemment réprimée par la troupe cosaque sur ordre du gouverneur, laissant quatorze ouvriers sur le carreau. D'autres mouvements protestataires les années suivantes, ouvriers et paysans, connurent la même issue.

L'isolement de la région, la distance à la métropole, la prospérité économique et culturelle des colonies voisines développe un fort sentiment national. Saint-Pétersbourg semble oublier la colonie simlandaise et laisse le gouvernorat en compète autogestion – en continuant toutefois de prélever un très lourd impôt. L'insuccès de la guerre du Japon et l'occupation de la proche Petrapavlovsk-Kamtchatski fit prendre conscience aux Thoulakiens de la précarité de leur situation défensive

L'intelligentsia russe formait un Troisième élément exclu du pouvoir politique. Les nombreux déportés politiques, intellectuels et bourgeois, encouragent les mouvements ouvriers et diffusent les idées socialistes au Thoulak. Ces intellectuels se rencontrent, échangent leurs idées ce qui aboutit à la formation d'un parti dissident, le Parti ouvrier social-démocrate thoulakien, destiné à les répande parmi les paysans et les ouvriers des quelques usines. Parallèlement, ils développent une culture locale qui accroît le sentiment national.

Le membres du POSDT comme les ouvriers et paysans grévistes connaissent une forte répression de la part de la polique cosaque. Quelques-uns sont emprisonnés ce qui accroît les tensions.

L'indépendance

Le 17 avril 1905 – probablement incités par des membres du POSDT —, les ouvriers de Tulsk se mettent en grève. Ils réclament la libération de tous les révolutionnaires emprisonnés, de meilleures conditions de travail, la reconnaissance de droits du travail fondamentaux, la cession des terres aux paysans et la suppression de la censure. Devant l'ampleur de la grève, la troupe cosaque prend l'initiative d'une réaction répressive, conduisant au massacre de 96 personnes. L'évènement prend une énorme ampleur dans la colonie, et à une insurrection des Tulskois furieux. Les habitants se révoltent pendant la nuit, s'arment de bâtons et de piques. La troupe cosaque, submergée par le nombre, est massacrée et la famille Tchouvavlov est arrêtée dans sa résidence et pendue publiquement à l'aube.

L'insurrection s'étend bientôt à toute la colonie, dans la région de Tulsk (Snèg, Verkhovsk, Votkinsk) comme dans les villes plus reculées (Khrystofgrad, Woudsky). Les Kalikov, famille par alliance du gouverneur, sont contraints à l'exil ; la population anéantit les derniers cosaques lors d'une bataille de rue à Khrystofgrad. Les premiers soviets se forment à la tête des villes, des usines.

Les «mois de sapin»

Au lendemain de l'insurrection, les révolutionnaires acclament à l'unanimité Lev Liouchkov en tant que chef, chargé de composer un gouvernement provisoire. Lev Liouchkov est un militant communiste, assigné à résident au Thoulak pour subversité envers le régime, qui s'est imposé comme chef du POSDT. Il jouit d'une énorme popularité dans la population.

Liouchkov considère la sécession comme inévitable et fait former une Assemblée constituante. Le 2 juin est proclamée unilatéralement la République thoulakienne. La Constitution de la République thoulakienne est adoptée en août et prévoit un gouvernement par le Conseil, organe législatif ; le pouvoir exécutif est donné à des Ministre nommés «Délégués». Liouchkov est nommé Président du Conseil des Délégués.

Le Thoulak devient ainsi, avant la Russie, le premier État socialiste au monde... même s'il a une importance extrêment faible : apprenant l'existence de cet ex-État en 1917, Lénine en sera le premier étonné ! De plus, le gouvernement n'était pas strictement socialiste et certains ministres n'ont jamais été membres du POSDT.

Les premiers mois d'indépendance, appelées les «mois de sapin» en référence au rameau de sapin qui était le symbole des révolutionnaires, voient un enthousiasme général de la population. Des mesures symboliques contre le despotisme impérial sont prises, comme la destruction du palais gouvernoral qui sera utilisé pour bâtir une maison d'accueil de sans-abris. Le drapeau rouge est adopté comme drapeau officiel de la République thoulakienne. Les usines sont le lieu de grèves spontanées des ouvriers qui y célèbrent l'indépendance : le gouvernement devra rétablir le travail industriel.

Pendant deux ans, le gouvernement s'attachera à maintenir la République et à developper une société socialiste. Il adoptera de nombreuses mesures inédites, tels les distributions de nourriture aux pauvres, la réquisition des logements vacants, l'égalité salariale ; il garantit toutes les libertés individuelles, la liberté d'expression, de culte, l'égalité de tous les citoyens. Cependant, si le gouvernement thoulakien a un temps espéré une révolution russe générale, les compromis accordés par le Tsar mettent fin à cette espérance et isolent le Thoulak. Le POSDT affirme alors la politique de « soutien prolongé » : la République thoulakienne est un poste avancé proto-communiste qui tente d'instaurer une société socialiste locale en l'attente de la Révolution mondiale imminente.

Toutefois le régime est fortement affaibli car divisé : si lors de la révolution le peuple s'était entièrement rangé derrière Liouchkov et le POSDT, une minorité bourgeoise non-aristocratique souhaite développer un État de liberté de marché. Les factions les plus révolutionnaires du POSDT veulent supprimer la bourgeoisie physiquement, mais Liouchkov s'y refuse tout en préparant la redistribution des richesses, ce qui est insuffisant pour certains qui se méfient d'un possible renversement du pouvoir par les libéraux.

La réimplantation russe

Au bout de deux années d'existance, la République thoulakienne stagne. L'État, divisé entre factions socialistes et bourgeoises, dévie peu à peu vers le libéralisme. Cependant il conserve d'importantes faveurs chez le peuple en raison des nombreuses mesures prises en sa faveur.

La création de la Triple-Entente fait planer sur la colonie la menace d'une intervention franco-britannique depuis leurs colonies à l'Est et au Sud du continent simlandais. Isolée diplomatiquement, la République thoulakienne n'a aucun allié, et n'a été reconnue que par quelques États simlandais et américains. Se croyant isolé par l'éloignement par rapport à la Russie, l'État n'a que très peu développé de forces armées n'étant pas en danger immédiat. Cette erreur se retourne contre lui : il comprend l'arrivée d'un corps expéditionnaire franco-britannique pour juin 1907 seulement... le mois précédent. Paniquées, les instances de Tulsk lèvent une garde thoulakienne parmi tous les homems valides de 18 à 40 ans, qui atteint 3.800 hommes. Mais devant l'absence totale de tout armement et l'infériorité numérique, le gouvernement préfère se rendre... avant même l'arrivée des troupes de l'Entente ! Ce premier succès montrera à la Russie la fiabilité de ses alliés.

Les franco-britanniques entrent à Tulsk le 19 septembre 1907, alors que le gouvernement est déjà dissous et en exil. Il acceptera l'annexion par la Russie. Il n'y aura pas de nouveau gouverneur au Thoulak, qui sera placé sous commandement d'une troupe cosaque dépêchée depuis Okhotsk ; le rétablissement des lois tsaristes, de la censure, de la violence policière, entraînera un mécontentement de la population et des sabotages, sans toutefois condurie à une nouvelle révolution.

La Révolution de 1905 reste un épisode marquant de l'Histoire thoulakienne qui a marqué son identité socialiste. Il est le sujet d'une vénération du régime actuel qui se voit comme le perpétuéteur de cette révolution. Il est reconnu comme un des premiers essais d'application de la doctrine marxiste à l'échelle d'un État – avec l'avantage du temps de paix.

La période soviétique

La révolution au Thoulak

Insurrection de rue
Après 10 années dans le giron impérial, le Thoulak vit la Révolution de février comme une nouvelle libération ouvrière. La proclamation de l'égalité entre tous les citoyens, les mesures sociales et la politique respectueuse des minorités nationales donne de grands espoirs au peuple thoulakien, qui suit les évènements de l'Empire avec enthousiasme. Les soviets ouvriers se reforment. Lors de la Révolution d'octobre, le Thoulak, dominé par une section du POSDR qui succède au POSDT, participera à l'insurrection bolchevique et le pouvoir sera confié aux soviets.

Moitié en accord avec la politique de libération des nationalités, moitié en raison du chaos de la guerre civile, le Thoulak obtient une nouvelle fois son indépendance en 1918 et forme la République populaire de Thoulak. Cependant, la province sera réintégrée à la Russie en 1920 sur intervention de l'Armée rouge ; en 1922, il était intégré à la RSFRS de Russie en tant que république autonome fédérée.

L'indépendance n'empêche pas le déroulement de la guerre civile. Des centres blancs subsistent dans les campagnes, et lancent des milices blanches, dirigées par le comte Kalikov, cousin du gouverneur Michel Tchouvavlov exécuté en 1905. Si les troupes blanches sont principalement composées de paysans inexpérimentés, elles ont le soutien des colonies voisines qui leur envoient armes et troupes.

Les premiers mois d'automne 1918 voient la défaite des troupes révolutionnaires dirigées par les Bolcheviks. Les Blancs prennent le contrôle de Khrystofgrad, de Woudsky. En réaction, le gouvernement thoulakien crée l'Armée rouge thoulakienne, dirigée par Jacob Merivilsky. En décembre, font le siège de Tulsk. Les insurgés seront assiégés pendant cinq mois. Le comte Kalikov donnera un ultimatum aux Rouges, puis tentera un assaut qui sera miraculeusement repoussé par l'Armée rouge thoulakienne. Au cours de l'été, les Bolcheviks réussiront à repousser les Blancs, qui disposent de moins d'hommes puisqu'ils veulent rendre la terre aux propriétaires terriens... l'Armée blanhce finira par disparaître d'elle-même. Kalikov s'exilera en septembre 1919.

La période stalinienne

Durant les années 1920, l'agriculture et l'économie thoulakiennes sont déclinantes. Les ravages des deux guerres civiles, de l'occupation, et l'épuisement des gisements d'or conduisent à une stagnation économico-industrielle de la région.

Quand Staline déclencha sa révolution industrielle à partir de 1928, le Thoulak devint un des grands centres industriels russes. La découverte d'hydrocarbures permit à Staline d'engager dès les années 30 une grande modernisation, déportant pour cela des milliers de travailleurs du goulag qui bâtiront toutes les infrastructures et les cités ouvrières.

Cependant, la politique de collectivisation forcée rencontrera des réticences, et de nombreux paysans refuseront de livrer leur blé. Parallèlement, une division du NKVD fut installée à Snèg et se ramifia dans toutes les villes. Si dans la première moitié des années 1920 de nombreux paysans se déclareront anticommunistes, l'antisoviétisme affiché disparaîtra avec l'arrivée du NKVD. Les paysans souffriront d'ailleurs de la grande famine de l'hiver 1932-33.

Malgré une brève période de thoulakisation à la fin des années 20, se traduisant par le retour à la langue thoulakienne dans les publications, la réouverture des écoles et des universités avec un enseignement en thoulakien et la promotion des cadres nationaux, Staline ne ménagea pas pour autant ses efforts pour réprimer le moindre signe d’un réveil national thoulakien, interprété comme un rejet du pouvoir stalinien et une menace à l’intégrité de l’Union soviétique.

Drapeau de la RSS de Thoulak
Lorsque l'Allemagne nazie attaque l'Union soviétique en 1941, tout est fait pour que la production d'étain puisse commencer aussi rapidement que possible au Thoulak. C'est alors que l'industrie minière devient la base de l'économie thoulakienne. C'est également pendant la guerre que des géologues découvrent d'importantes réservent d'or qui seront exploitées dès les années 1950. En 1942, un aérodrome est aménagé pour permettre aux Américains de rejoindre Krasnoïarsk depuis Fairbank, en Alaska. Dans la Grande guerre patriotique, le Thoulak devient un grand centre de production de carburant pour les chars soviétiques ; dans les derniers moments de la guerre, une attaque du Japon depuis le Thoulak était envisagée.

L'administration soviétique reproduit à de nombreux égards la politique nationale : embrigadement par les Jeunesses communistes et les médias, répression policière, collectivisation agricole et productivisme industriel. La République socialiste soviétique autonome thoulakienne était dirigée localement par un Président du Parti communiste local (affilé au PCUS). Le 31 mars 1946, Staline consent à la création d'une République socialiste soviétique de Thoulak, c'est-à-dire un sujet direct de l'URSS égal en droits aux 16 autres républiques.

Un avant-garde soviétique face à l'oncle Sam

Dans la Guerre froide, le Thoulak est la limite orientale extrême de l'URSS ce qui en fait une zone surveillée dans le contexte des tensions américano-soviétiques. Durant la période 1945-1970, la République est hypermilitarisée, de nombreux régiments de terre, de chars et d'aviation sont stationnés sur place. La République produit même ses propres armement : de nombreuses usines sont créées pour produire des chars, des aéroplanes. Cette période imprégnera profondément le Thoulak et peut expliquer la dictature militaire qu'il connaîtra.

Civilement, le Thoulak peine à se moderniser, Moscou équipant en priorité l'Ouest. Pour équiper la région, très éloignée des autres centres urbains, en électricité, le pouvoir favorise les centrales thermiques et nucléaires, permettant l'expansion de grands centres industriels tels que la région de Tulsk, Tjazelaya Dolina et Khrystofgrad. Ce développement s'est fait au détriment de l'enviromment, du fait d'une réglementation relativement laxiste et de la taille démesurée des centrales (les projets les plus importants avaient la faveur des décideurs car recevaient des subventions plus importantes).

Le Thoulak moderne

La troisième République de Thoulak (1990-2003)

Après une période de libéralisation en 1985-1990, l'URSS éclate brusquement. À la suite de l'entente des dirigeants des trois républiques slaves pour dissoudre l'Union soviétique, le Thoulak proclame son indépendance en décembre 1991. Il forme une république souveraine, démocratique et, pour la première fois, à économie de marché. Progressivement la situation économique se stabilise au cours des mois, avec une croissance sensible, et un solde migratoire tendant à redevenir positif.

Les premières élections libres ont lieu en 1992 ; c'est le social-libéral Vladimir Kougoff qui est élu (avec toutefois 60% d'abstention). Le Thoulak entre alors dans une phase de libéralisation, et s'ouvre à l'économie capitaliste mondiale.

Le régime altimirien

Durant l'ère Gorbatchev, une opposition nostalgique du communisme s'était formée. Après la chute de l'URSS et l'indépendance, l'opposition se fait plus puissante et plus violente, réclamant le retour du régime communiste. Cette opposition se constitue en parti, le Parti populaire des Travailleurs Thoulakiens, dirigée par Altimir. Ce parti a une forte influence au Parlement.

Le 23 septembre 1993, l'assassinat du Président Kougoff frappe durement l'État simlandais. L'État et le gouvernement sont en pleine crise, ce qui permet à Altimir de renverser, avec l'appui de plusieurs notables du PPTT, le régime démocratique et de s'auto-proclamer Chef de l'État thoulakien.

Le Thoulak (re-)dévie alors vers un régime totalitaire, répressif et pratiquant le culte de la personnalité d'Altimir. Avec l'aide de son adjoint, Dracol, il va instaurer un profond culte de sa personne. Convaincu d'une glorieuse ascendance zerg des Thoulakiens, extraterrestres qui auraient prétendûment colonisés les premiers le Thoulak et dont tous seraient les descendants, il en instaure le culte officiel. Altimir fait de plus en plus sombrer le Thoulak dans sa folie : programme de redécouverte de l'ancienne langue zerg, musées et statues à la gloire des Zergs. Il allie sous un régime officiellement marxiste des éléments purement monarchiques et théocratique : création d' «éducateurs zergs», sortes de prêtres fonctionnaitres ; création d'une noblesse qui siège à la Douma. En 1997, Altimir s'autoproclame «Tsar de Thoulak» au cours d'une cérémonie fastueuse qui reprend nombre des anciens symboles tsaristes !

Parallèlement, il accroît la répression contre quiconque s'oppose à sa politique ou au culte zerg. Les Thoulakiens sont étroitement contrôlés par la police politique secrète, la censure est permanente, bref il reprend les caractéristiques du régime stalinien en les accentuant.

Économiquement, Altimir et Dracol engagent un énorme développement industriel aux dépens de l'agriculture qui est entièrement négligée. Le régime multiplie les gigantesques projets, telles de gargantuesques centrales nucléaires. Le déclin de l'agriculture entraînera des famines répétées, les plus grandes étant celles de 1994 et de l'hiver 1997-98. Les deux dictateurs développent la puissance militaire du pays, et montent une Armée rouge aux proportions jamais vues, alliant une armée de terre extrêmement bien équipée, une cavalerie puissante et une flotte aérienne aux proportions surréalistes. Sur la scène internationale, ils décrient plusieurs fois dans des communiqués mémorables certains crimes des pays capitalistes et affichent ostentoirement leur puissance militaire au cours de gigantesques parades. Ils sont particulièrement menaçants envers les États alors indépendants du Sud du continent simlandais, telles les Comores, qui «doivent être rayées de la carte». On le soupçonne de commanditer certains attentats terroristes dans le Sud à cette période.

L'intégration à Simland et la chute d'Altimir

Le régime altimirien a toujours été favorable à des unions rapprochées voir des fusions avec d'autres États du continent simlandais dans un esprit de fraternité intercontinentale, et principalement des États du Nord. Le Thoulak a par exemple tenté de se rapprocher du Mao.

Le drapeau du nouvel État
En 2003, lors du lancement de projet d'union continentale de tous les États simlandais, le Thoulak se montre très favorable. Dracol fera du Thoulak un participant actif et enverra d'ores et déjà des indications sur ses villes. La République thoulakienne signera officiellement son entrée à Simland en février 2004, devenant le 7e État simlandais.

Mais l'union ne signifiera pas la fin du régime : Altimir conserve l'autorité sur la République socialiste de Thoulak en tant que Gouverneur, ce qui lui donne de grands pouvoirs locaux. Le Thoulak restera un État un peu à part dans Simland, enclavé dans les Rocheuses et suivant peu les décisions du gouvernement central. Les autorités d'Omega essayèrent de réprimander le pouvoir altimirien mais sans succès. De plus en plus alertés par les rapports sur les droits de l'Homme au Thoulak, le culte voué à Altimir et les menaces que l'État adressait encore aux États du Sud pourtant fédérés et au risque d'une guerre civile, les instances de New Amsterdam destituèrent Altimir du poste de gouverneur et l'internèrent à la Prison Nationale de Ramur City.

Le Thoulak aujourd'hui

La gouvernance de l'État fut d'abord confiée à Frank Zim Makia, qui appliqua une politique plutôt libérale. La propriété privée fut autorisée et des entreprises du Sud s'exportèrent dans l'État. Zim Makia institua une politique de transparence politique, qui fut plus ou moins appliquée dans les faits...

Le très beau et très cultivé camarade La Violette
En juin 2007, Napoléon La Violette devient Secrétaire général du Parti communiste de la République socialiste de Thoulak, ce qui lui assure une position stratégique où il apparaît de plus en plus comme le leader réel de l'État. Frank Zim Makia, malade depuis avril, ne gouverne plus réellement l'État : la gouvernance est assurée par les membres du gouvernement, tous membres du PCRST, donc par son Secrétaire général... cette situation dure jusqu'en novembre 2007, où Frank Zim Makia décède brutalement. Napoléon La Violette obtient alors du Président Max le poste officiel de gouverneur, et renomme le parti en « Parti Démocratique Violettiste Thoulakien ».

L'ère violettienne fit revivre l'économie : par une politique expansive sur la scène simlandaise, Napoléon La Violette a su développer d'importants flux immigratoires et de nouveaux centres urbains se formèrent. Ouvert sur la politique interétatique, il développa les partenariats avec les autres États et désenclave la région, qui reçoit son premier train pendulaire. Dans le même temps, La Violette renforce la tradition socialiste, affirme une solide propagande qui fait une part belle au culte de sa personnalité, et consolide le pouvoir du KGB.

Après l'accession à la présidence du « Guide » et sa destitution, la fin de l'année 2009 est marquée par un conflit majeur entre la RST et l'administration judiciaire au sujet de sa légitimité à exercer le pouvoir. Après la décision de Lelex remplaçant La Violette par Nikolaï, candidat malheureux aux élections, le Guide déclara, le 1er l'indépendance du Thoulak, à la tête de groupes armés rebelles et soutenu par une partie de la population, pour fonder le GPRST (Gouvernement provisoire de la République socialiste de Thoulak).

Le 6 avril, Nikolaï annonce une libéralisation de l'État et une ouverture à l'extérieur, constatant que le violettisme est « dépassé ». Il reçoit alors de nombreuses menaces de mort de la part du GPRST.