Histoire de Simland
L'histoire de Simland est une composante majeure de l'identité culturelle de la Nation de Simland. C'est un projet collectif et collaboratif qui présente deux facettes.
- L'histoire dite fictive fait remonter les origines de Simland aux peuplades originelles dites Simérindiennes, puis relate l'évolution de ce pays-continent à travers sa découverte par les Espagnols en 1542, sa colonisation par les Européens, ses indépendances successives, enfin la constitution du pays en tant qu'État fédéral en 2003.
- L'histoire dite réelle est la continuation de cette histoire à partir de 2003, autrement dit depuis que Simland existe en tant que forum actif sur l'Internet. Bien qu'une réalité « numérique » existe au vu de tous sur le forum, les Simlandais sont extrêmement prompts à développer du Jeu de Rôles autour des évènements qui jalonnent la vie du site, aussi la chronologie des présidences et des faits marquants se retrouve-t-elle dans cette forme « romancée ».
Dans les deux cas, il s'agit donc de constructions qui permettent d'enrichir la culture simlandaise, basées sur des conventions entre les membres — bien qu'une liberté très large soit laissée à chaque citoyen d'imaginer sa propre histoire, se basant ou non sur ces conventions !
Sommaire
- 1 Histoire fictive de Simland (de la Préhistoire à 2003)
- 2 Histoire réelle de Simland (de 2003 à nos jours)
Histoire fictive de Simland (de la Préhistoire à 2003)
Période précoloniale
La période précoloniale — on dit parfois préorellienne — n'a pas d'origine définie, et la question de savoir quand l'être humain a pour la première fois foulé le sol simlandais divise les spécialistes. La théorie ancienne, dite théorie de la chronologie brève, affirmait que les populations humaines n'avaient pu atteindre la Sibérie que tardivement et plaçaient donc la date des premiers peuplements simérindiens vers 17.000 av. J.-C., datation avant laquelle on ne retrouve plus d'objets témoignant d'une population humaine. Cependant, des études génétiques récentes ont mis en avant la parenté des premiers Simlandais avec des peuples asiatiques bien plus anciens, plaçant vers 50.000 av. J.-C. la date de franchissement des Montagnes rocheuses. Une fois les plaines fertiles du centre de Simland atteintes, les Simérindiens conquirent très vite tout l'espace simlandais, jusqu'à ce que certains groupes continuassent leur progression le long du littoral alaskan vers l'Amérique.
L'Empire simtèque : une culture florissante
L'entité politique la plus puissante du Simland précolonial fut aussi le siège d'une culture florissante, qui laissa un héritage important dans l'actuel État du Grand Sud. Autour de la ville de Fortuniwa dès Lacos, altapetl (« cité-État ») fondée en 1376 par le légendaire Papoupunchu, les Simtèques étaient de sédentarisation récente, mais développèrent pourtant rapidement une des civilisations parmi les plus avancés du Nouveau Monde, comparable à celui des empires inca et aztèque. La région avait sans doute été peuplée bien avant le XIVème siècle par des populations magnaméridionales connaissant une organisation sociale sous forme de tribus, mais Papoupunchu, après un voyage mythique qui lui fit faire le tour du monde connu, fut le fondateur d'un État plus jeune auquel il donna ses premiers rites : le culte de Maxis, divinité cosmogonique régnant sur les cieux (et les lamas), et la mythologie Sim tentant d'expliquer le monde par le besoin impérieux qu'auraient eu, un jour, les dieux de se divertir en regardant des individus se laver les mains après être allés aux toilettes.
Les relations entre Magnaméridionie et Amérique précolombienne sont attestés, et les premiers héritèrent probablement des seconds leur avance technologique en astronomie et en agriculture, à l'époque précédant l'arrivée de Papoupunchu. À la fin de son règne, celui-ci créa avec les cités environnantes une Alliance qui garantissait l'équilibre de la région, tout en assurant à Fortuniwa dès Lacos d'être traitée en égale par des entités bien plus anciennes. en 1415, Lapin Fumant, un général aztèque mandé par l'empereur Huitzilíhuitl, prit le pouvoir à Fortuniwa. Son règne fut marqué par une militarisation de l'État et une réforme de l'armée, qui abolit la pratique millénaire de la « guerre fleurie » (guerre ritualisée à visée sacrificielle) et répartit les guerriers en cinq classes suivant leur position sociale. L'Empire simtèque devint le « pays des quatre fleuves », où le roi de Fortuniwa se trouva suzerain des contrées depuis la forêt des Apach jusqu'aux montagnes du Nord (massif Muffat).
Les Mayens : de grands guerriers
Géographie des peuples simérindiens
1542–1602 : L'âge des premières explorations
Lorsqu'il atteint les Antilles en 1492, Christophe Colomb est persuadé d'atteindre les Indes, ignorant les contours du continent nord-américain sur lequel il se trouve. Si sa présomption comprend une erreur de continent, elle s'avérera proche des faits puisqu'une bande de terre relie bien l'Asie aux Amériques.
Découvert par hasard par l'explorateur espagnol Francisco de Orellana en 1542, le continent simlandais nourrira très vite de nombreux fantasmes d'un Eldorado nordique — assez pour y justifier le retour d'autres explorateurs, puis l'établissement définitif des premiers colons.
L'expédition d'Orellana
En 1522, lorsque l'expédition de Magellan revient à Cadix, en Espagne, les Européens se rendent définitivement compte de la circularité du monde, ainsi que de l'existence d'un océan séparant les deux « Indes ». Cependant, toute la partie septentrionale du Pacifique reste alors complètement inexplorée. Mais déjà, de nombreux mythes aztèques, transmis aux conquistadores par le biais d'interprètes, faisaient état de l'existence d'une île immense d'une richesse mirobolante située dans la direction du Nord-Ouest. Dans le même temps, le mythe de l'île de Californie, apparu à la fin du XVème siècle dans le roman de chevalerie d'Esplandien et improprement appliqué à la Basse-Californie mexicaine (qu'on finit par découvrir n'être qu'une péninsule), entretenait encore plus la confusion :
- « Sçaches qu'à main droicte des Indes tu trouveras une isle [...] moult proche de bort de Paradis Terrestre ; et qu'icelle de femmes noires est poeuplée, et sans homme auqun par my elles, car vivans à la façon d'Amazones. Icelles estoyent fort belles et robustres, de valoeur ardante et de grant force. Grante estoyt l'isle, aveque roides rochiers. Leurs armes estoyent toustes en or ; elles dontoyent bestes saulvaiges et leur mestoyent harnoys. Dedans touste l'isle ne trouveroys nul métal sinon or. »
- — Garcia Ordoñez de Montalvo, Les Exploits d'Esplandien, 1496
- « Sçaches qu'à main droicte des Indes tu trouveras une isle [...] moult proche de bort de Paradis Terrestre ; et qu'icelle de femmes noires est poeuplée, et sans homme auqun par my elles, car vivans à la façon d'Amazones. Icelles estoyent fort belles et robustres, de valoeur ardante et de grant force. Grante estoyt l'isle, aveque roides rochiers. Leurs armes estoyent toustes en or ; elles dontoyent bestes saulvaiges et leur mestoyent harnoys. Dedans touste l'isle ne trouveroys nul métal sinon or. »
C'est dans cette atmosphère de mystère et d'aventure, où tout Européen déçu de sa condition sociale mais plein de hardiesse peut espérer mettre la main sur une richesse prodigieuse aux Indes, que quelques troupes de conquistadores, moins bien soutenus par les monarques qui les envoient que par leurs rêves de fortune, partent à la recherche des trésors de l'Amérique. En 1542, l'Espagnol Francisco de Orellana, après une mission d'exploration en Amérique du Sud où il remonte le cours de l'Amazone et de l'Orénoque, perd son navire en raison des attaques indiennes et est forcé de continuer son périple à pied, avec 300 hommes, à travers les jungles tropicales et la Cordillère des Andes. La légende, que sa chronique (Relation de la découverte récente du fameux Grand Fleuve des Indes, ainsi que de l'île de Californie, par le capitaine Francisco de Orellana) entretint par la suite, veut qu'il ait alors découvert le légendaire Eldorado ; moins charmé par la douceur de vivre de la société qui l'accueille que par les quantités d'or qu'elle contient, il y serait resté deux ans. Il aurait réussi à obtenir des indigènes la construction d'un bateau pour rejoindre le Levant lointain, c'est-à-dire pour rejoindre l'habitat des dieux.
Du point de vue historique, il est plus plausible de supposer qu'il ait fini par atteindre les possessions espagnoles sur la côte Pacifique, comme Lima, l'imagination de ce digne successeur de Colomb ayant fait le reste. En tous cas, bien qu'il soit sans doute exagéré de penser qu'il ait inversé l'Est et l'Ouest en tentant de rentrer en Europe depuis le Pérou (c'est le mythe de l'« Erreur d'Orellana » très présent dans les études des premiers historiographes simlandais), il est certain que son expédition a dérivé vers le Nord-Ouest au cours de multiples tempêtes qui finirent par l'entraîner, avec un équipage ramené à peu ou prou 70 hommes, sur les rives de la Baie du Grand Sud.
Les débuts de la colonisation espagnole
La véritable « Californie » mexicaine s'étant bientôt révélée n'être qu'une une péninsule aride et sans ressources, le continent simlandais redevint le point de fixation des Espagnols dans les années 1560, après quelques années d'oubli. Un jeune aventurier encore inexpérimenté, Federico de Narizana1, fut mandaté par le roi Philippe II afin de constituer une flotte pour la « Constitution, Civilisation &. Exploitation de cette Partie de notre Empire, que l'on nomme Eldorado, et l'Evangélisation des Indigènes payens qui y vivent ; avec Licence et Prescription, pour notre aimé Serviteur, d'en conduire tout l'Or qu'y trouvera, par Flotte spéciale, dans nos bons Etats ; et d'y faire fondre toutes Idoles payennes qu'y trouvera. »
Avec une flotte de 5 galions et 430 hommes, Narizana s'embarqua à Acapulco le 20 septembre 1569 et, grâce aux indications maritimes trouvées dans la chronique d'Orellana, qu'il possédait, réussit l'exploit non seulement de retrouver le continent découvert par son cousin, mais encore de débarquer quasiment au même endroit : quelques 7 kilomètres plus au Sud, à l'embouchure du fleuve Saint-Laurent. (Cette précision astronomique montre les progrès effectués au cours du siècle par les Portugais et les Espagnols dans la science maritime.) Après avoir repéré quelques habitations indigènes ramassées le long du fleuve, on ne sait trop pourquoi, il se montra fort peu civil puisque le narrateur de l'Histoire de Ramur City nous dit qu'« arrivés sur nos plages, des boulets de feu ont surgis de leurs bateaux et ont commencés à casser nos maisons et nos temples »2. C'est ainsi que débuta la colonisation espagnole de cette partie du continent qui borde la Baie du Grand Sud et qui fut baptisée du nom de Simérindie (en espagnol : Simerindia), par jeu de mots sur le nom du continent américain, déjà découvert, et sur le mot de Sim qui était en réalité l'endonyme par lequel les indigènes se désignaient.
La colonisation fut extrêmement difficile. Narizana, qui s'était proclamé gouverneur de Simérindie en posant le pied sur le Nouveau-Nouveau Monde, ordonna la construction immédiate d'une colonie sur le site de la capitale simtèque, Fortuniwa dès Lacos, qu'il nomma Alianza (référence biblique à l'alliance passée entre Dieu et les hommes, la Simérindie étant assimilée à la Terre Promise). Cependant, l'état de guerre perpétuel avec le puissant Empire simtèque mit sérieusement en danger la survie de la colonie, dont le nombre d'habitants passa de 410 à 70. De surcroît, privé du soutien de ses hommes qui ne supportaient plus son autoritarisme, Narizana fut mis à mort en 1574. La colonie finit par ménager une trêve avec les Indiens, qui sembler assurer une coexistence pacifique.
Les Européens à la recherche de l'Eldorado
Philippe II, inquiet de ne pas voir arriver l'or promis par Narizana, réagit avec lucidité en ordonnant l'envoi d'un corps expéditionnaire de 1000 hommes avec mission de reprendre les choses en main et de mettre ladite, d'ailleurs, sur l'or d'Eldorado. Hernando Ribeira, chef de cette troupe mercenaire, débarqua en 1577 et prit le commandement de la colonie d'Alianza. 1577 marque l'acte final de la destruction de l'Empire simtèque, orchestrée avec 300 hommes, et qui permit aux Espagnols de récupérer un butin impressionnant. Les côtes de la péninsule comoréenne et des Apach reçurent à leur tour leurs premières colonies en 1592 (Utopia) et en 1594 (Aceira), où cependant le développement de ports prospères (fournissant perles et poissons) permit un développement plus pacifique que vingt ans plus tôt, pour les conquérants de l'Empire simtèque.
Les Espagnols ne gardèrent pas très longtemps leur monpole d'exploitation du Nouveau-Nouveau Monde. En effet, les Français, trop inquiets de voir une nouvelle terre d'outre-mer leur échapper, après qu'ils ont déjà été exclus de la colonisation des Amériques, décidèrent de rattraper leur retard en envoyant, dès 1574, une flotille cartographier les côtes du continent. Jean de Verrazane, petit-fils de l'explorateur éponyme du début du siècle, se vit confier cette délicate mission : parti de La Rochelle, il longea les côtes occidentales (Queens actuel), notamment celles de la baie de New Amsterdam qu'il nomme alors Nouvelle Angoulême, trop content, peut-être, de s'épargner la recherche d'un toponyme neuf puisque son aïeul en avait trouvé de très valables pour baptiser les côtes d'Amérique du Nord. Cependant cette expédition, qui ne disposait que d'un équipement d'exploration (deux caravelles), ne fournit pas à Henri III les trésors de l'Eldorado tant espérés.